mardi 31 janvier 2017

C- L'influence des médias, et personnages célèbres

Lorsqu'on parle de l’influence des médias dans le choix du prénom, il s’agit plus d’un fort engouement que d’une véritable mode. En effet, le phénomène est momentané, l‘attribution de certains prénoms est fulgurante mais elle redescend aussi vite. En témoigne par exemple Iegor Gran dans son livre la revanche de Kevin ; « Est-ce alors une coïncidence que plus de 14 000 Kevin jaillissent du néant pour la seule année 1991 » (Exactement 13 712 d’après l’INSEE). A cette époque Kevin Costner, acteur beau et talentueux, fait rêver les françaises.
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De même on observe un engouement soudain pour le prénom Dylan passant de 623 en 1992 à 4638 en 1994. La sortie de la série Beverly Hills en 1993 et du charismatique Dylan, joué par Luke Perry coïncide avec ce phénomène.

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Les célébrités sont affichées dans les médias, c’est là qu’ils modèlent leur image et développent une certaine popularité ou au contraire s’attirent l’inimitié du public. C’est pourquoi nous pouvons affirmer que les médias jouent un rôle dans l’appréciation que les gens se font de certaines personnes et donc de certains prénoms. Finalement les médias peuvent orienter l’opinion publique et déclencher un engouement cependant cela ne fonctionne qu’à court terme.

Par ailleurs nous remarquons que les classes inférieures (employés, ouvriers,...) sont plus influencées par les médias. En effet d’après notre étude basée sur les listes de classes du lycée Victor Louis (un seul parent est considéré ici):
  • sur cinq Dylan, deux ont un parent employé, un a un parent ouvrier et les parents des deux restants sont au chômage.
  • Sur cinq Kevin, trois ont un parent ouvrier, un a un parent employé, le dernier est non renseigné.

Si se laisser influencer par les médias est perçu comme un signe de superficialité, s’appeler Kevin ou Dylan par exemple serait donc un handicap.
En revanche les classes sociales supérieures ont tendance à choisir des prénoms classiques, qui rappellent des figures emblématiques de l’histoire, comme des écrivains, poètes, peintres, politiques... pour marquer une forme d’élitisme. Indirectement en attribuant ces prénoms à leurs enfants ils voudraient les diriger vers la voie de la réussite. De plus les classes sociales supérieures préfèrent les prénoms originaux, d’ailleurs ces dernières sont souvent à l’origine du renouvellement du stock de prénoms. Stéphanie Rapoport affirme que « reprendre ces prénoms du passé est un signe d’innovation ». Finalement ces prénoms rétro ont pour objectif de distinguer l’enfant des autres soit par son originalité, son côté novateur soit par la référence historique qu’il porte. Dans ce cas-là, porter ce type de prénoms peut-être plus valorisant.
Ces différences sont encouragées par la libéralisation du choix du prénom. Cependant la mode oblige toujours certaines similitudes. 

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