Lorsqu'on parle de l’influence des médias dans le choix du prénom, il s’agit plus d’un fort engouement que
d’une véritable mode. En effet, le phénomène est momentané, l‘attribution de certains prénoms est
fulgurante mais elle redescend aussi vite. En témoigne par exemple Iegor Gran dans son livre la revanche de
Kevin ; « Est-ce alors une coïncidence que plus de 14 000 Kevin jaillissent du néant pour la seule année
1991 » (Exactement 13 712 d’après l’INSEE). A cette époque Kevin Costner, acteur beau et talentueux, fait
rêver les françaises.
topito.com
Les célébrités sont affichées dans les médias, c’est là qu’ils modèlent leur image et développent une
certaine popularité ou au contraire s’attirent l’inimitié du public. C’est pourquoi nous pouvons affirmer que
les médias jouent un rôle dans l’appréciation que les gens se font de certaines personnes et donc de certains
prénoms. Finalement les médias peuvent orienter l’opinion publique et déclencher un engouement
cependant cela ne fonctionne qu’à court terme.
Par ailleurs nous remarquons que les classes inférieures (employés, ouvriers,...) sont plus influencées par les
médias. En effet d’après notre étude basée sur les listes de classes du lycée Victor Louis (un seul parent est
considéré ici):
- sur cinq Dylan, deux ont un parent employé, un a un parent ouvrier et les parents des deux restants sont au chômage.
- Sur cinq Kevin, trois ont un parent ouvrier, un a un parent employé, le dernier est non renseigné.
Si se laisser influencer par les médias est perçu comme un signe de superficialité, s’appeler Kevin ou Dylan
par exemple serait donc un handicap.
En revanche les classes sociales supérieures ont tendance à choisir des prénoms classiques, qui rappellent
des figures emblématiques de l’histoire, comme des écrivains, poètes, peintres, politiques... pour marquer
une forme d’élitisme. Indirectement en attribuant ces prénoms à leurs enfants ils voudraient les diriger vers
la voie de la réussite. De plus les classes sociales supérieures préfèrent les prénoms originaux, d’ailleurs ces
dernières sont souvent à l’origine du renouvellement du stock de prénoms. Stéphanie Rapoport affirme que
« reprendre ces prénoms du passé est un signe d’innovation ». Finalement ces prénoms rétro ont pour
objectif de distinguer l’enfant des autres soit par son originalité, son côté novateur soit par la référence
historique qu’il porte. Dans ce cas-là, porter ce type de prénoms peut-être plus valorisant.
Ces différences sont encouragées par la libéralisation du choix du prénom. Cependant la mode oblige
toujours certaines similitudes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire