mardi 31 janvier 2017

A- Un prénom étiquette qui est discriminant

Nombreux sont les stéréotypes accolés à certains milieux. Le prénom étant un marqueur social cuisant, dans le cadre de la réussite professionnelle il peut devenir un handicap. En effet le stéréotype devient l'ombre du prénom. Iegor Gran écrit d'ailleurs « Les Kévin ont tous les défauts du monde. », « des symboles de mauvais goût, de beaufitude, de superficialité », « un marqueur social de la médiocrité crâne »... Le prénom nous colle à la peau. Marqués au fer rouge par nos origines sociales, s'en suivent les discriminations, à l'embauche notamment mais pas seulement... Toujours Iegor Gran, en parlant de Kevin : « devant les premières baffes de la vie, qu'il paraît moins bien armé que nombre de ses camarades », « il ne parvient jamais à décrocher les meilleurs stages »... Autre exemple, une lolita sera condamnée à n'être que jolie et ne décrochera que difficilement un emploi de cadre. « il y a des prénoms prédestinés aux pires beaufitudes », « Brandon, Duncan, Marie-Chantal, Juvénal, Samantha » Finalement dès que nous sommes confrontés à une sélection le prénom peut avantager ou au contraire handicaper. Le prénom étant la première présentation de l'individu, c'est le premier facteur de jugement sur lequel l'interlocuteur se base pour le cerner. Il ne sera donc plus totalement objectif pour se faire une idée de la personne. De ce fait ses chances d'être retenu seront augmentées ou à l'inverse diminuées.
page14image14328
 
                                                                          
                                                                  lesbobodessins.fr

En résulte parfois une baisse de l'estime de soi. L'accumulation des refus ou moqueries peut même dans certains cas influencer la réussite En effet le prénom discriminé est perçu comme un poids pour celui qui le porte, comme Iegor Gran l'affirme : « ne le rend pas moins difficile à porter ». La confiance s'estompe peu à peu, l'impression qu'une étiquette est collée sur le front, un bouton au bout du nez qui persiste et grossit. Quel que soit l'interlocuteur, la question « comment t'appelles tu ? » gêne. Kevin (par exemple) éprouve le sentiment que le jugement est proche et que ses chances d'être apprécié à sa juste valeur sont moindres.
« Ké...Je m’appelle Kévin ». « Il vit alors Pierre tiquer nettement- ou était-ce un mirage ? » (Iegor Gran- La revanche de Kévin) Il perçoit donc son prénom comme un frein dans l'ascension de sa réussite professionnelle. Il en a honte. De ce fait il lui est peut-être plus difficile de s'intégrer aux groupes auxquels il aspire. Cependant il peut également profiter de cette épreuve pour affirmer son caractère, s’affranchir de la moquerie et construire sa personnalité face à ces difficultés (Eddy Bellegueule en est le parfait exemple). Ainsi, dans les deux cas l’individu peut chercher à s'en détacher et trouver des alternatives. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire