Aujourd'hui, en France, des voix s'élèvent face à des inégalités de recrutement. Pour cela les pouvoirs
publics essaient d'identifier les facteurs de cette discrimination supposée et il s'avère que le prénom peut
parfois en être un.
En témoigne l’enquête « Discrimination à l’embauche selon l’origine : que nous apprend le testing auprès de
grandes entreprises ? » publiée par la Dares et ISM CORUM (cabinet expert en testings) ; le 12 décembre
2016.
Myriam El Khomri, actuellement ministre du travail, est à l’initiative de cette enquête. Elle espère établir
une prise de conscience face aux inégalités de traitement à l’embauche.
Le testing porte sur les recrutements d’une quarantaine de grandes entreprises et entreprises moyennes en
2016 en France.
Pour les grandes entreprises d’abord : Les résultats sont ici représentatifs - respectivement 47% de réponses
favorables pour les candidatures portant des prénoms et noms à consonances « hexagonales » , contre 36%
pour les candidatures à consonances « maghrébines ». Cet écart de 11 points révèle une différence
significative de traitement; les candidatures « maghrébines » étant défavorisées.
(De plus, cette discrimination touche les hommes comme les femmes et quel que soit le poste à pourvoir –
employé autant que manager).
Cependant, pour les entreprises moyennes les résultats sont plus contrastés. « Seuls » douze d’entre elles
présentent des écarts en défaveur des candidatures maghrébines.
A cette enquête s’ajoute une conclusion de Baptiste Coulmont : « Les porteurs d’un prénom marqué,
appartenant pour le sens commun aux populations minoritaires, reçoivent moins de réponses favorables
que les porteurs d’un prénom non marqué » ; d’après plusieurs travaux de [Cediey et Foroni, 2006 ;
Carpusor et Loges, 2006 ; Duguet et al., 2007] :
En somme le constat que l’on tire de ces différentes études tient en quelques mots : les classes sociales
inférieures attribuent plus souvent des prénoms dits « américanisés », les prénoms à consonance étrangère
sont également plus fréquents chez les enfants d’employés et d’ouvriers. Ces mêmes prénoms sont ceux que
nous retrouvons dans les résultats les plus faibles d’obtention de la mention très bien au bac. Enfin les
différents testings réalisés ont révélé une plus forte discrimination de ces prénoms connotés (« marqués »).
Cette première partie nous a permis de constater que le prénom pouvait être un handicap. Maintenant,
nous proposons de développer pourquoi, dans une seconde partie.
Lien vidéo : Il discrimine des demandeurs d'emploi", France 4 (Cam Clash), 2015 pour les éléments en lien avec notre TPE, regarder de 0 :00 à 2 :40 et de 6 :00 à 7 :00)
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