Parfois le prénom reflète nos origines. Pour nous rattacher à une histoire, un patrimoine... Les parents
veulent ainsi nous rappeler nos racines, d'où l'on vient. On remarque ce phénomène, d'abord au niveau
local : par exemple, les prénoms bretons en Bretagne connaissent un essor important depuis 1985. C'est un
fait, particulièrement dans les régions qui ont une forte identité culturelle, comme le pays Basques,
l'Occitanie...
Proportions de prénoms bretons en Bretagne (1946-2008)
Au niveau national : certains prénoms ont des consonances étrangères. Par exemple s'appeler Joao revient pour la plupart des gens à être portugais. Finalement le prénom d'un individu peut être rattaché à l'immigration.
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De même les prénoms ont parfois des consonances religieuses. Il se peut qu'ils soient en lien avec les
croyances de ceux qui les ont attribués. Dans ce cas ils font souvent références à des figures emblématiques
religieuses comme Abraham (judaïsme), Mahommed (l'islam), Teresa (christianisme)... L'appartenance
religieuse de ceux qui les portent peut alors être présumée, parfois à tort. On peut s'appeler Fatma sans
être pour autant musulmane.
Porter un prénom qui souligne ses origines ou ses croyances (plus particulièrement celles de ses parents)
peut être nuisible. En effet l’interlocuteur aura souvent tendance à être moins objectif. Le risque étant d’être
enfermé dans une case, d’être toujours victime des amalgames.
Enfin les prénoms peuvent glisser progressivement d'une classe sociale à une autre au cours du temps et de
manière hiérarchique. En effet les classes supérieures adoptent certains prénoms à un moment donné, ils
marquent alors une forme d'élitisme (manière de se démarquer). Plus tard ils sont imités par les classes
inférieures. Dès lors ces prénoms perdent leur valeur et sont délaissés par les cadres et les personnes
exerçant une profession intellectuellement supérieure. (D’après une théorie de Pierre Bourdieu sur le
rapport de dominant/dominés). Finalement comme le conclu Jean-François Amadieu dans les clés du destin,
« dans les années 1960 ou 1970, les clivages sociaux s'expriment par des retards ou des avances dans le
moment du choix du prénom. » Suivant l’année de la naissance il est donc facile d’en déduire l’origine
sociale, qui peut être un handicap.
Cependant aujourd'hui les choix sont plus tranchés entre les différents milieux. Par exemple les prénoms
d'origine anglo-américaine sont plus plébiscités par les milieux populaires. A l’inverse les classes supérieures
vont préférer des prénoms classiques comme : Théophile, Louise, Joséphine... Actuellement les goûts
s’expriment d’avantages ce qui fait du prénom un marqueur social d’autant plus significatif. Par ailleurs ces
fameux goûts sont fortement influencés par certains facteurs extérieurs, comme les médias, la mode...
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